Les IPP, largement utilisés pour diminuer l'acidité gastrique, sont en tête des dépenses pharmaceutiques ambulatoires en Belgique. Or, leur usage est souvent prolongé ou injustifié, souligne le CNPQ. " Nous soutenons les nouveaux indicateurs visant à réduire le volume excessif d'IPP prescrits et délivrés, et insistons sur le fait que les gains d'efficacité possibles obtenus par l'introduction des indicateurs soient utilisés de manière efficiente dans le secteur de la santé pour optimiser davantage la qualité des soins ", déclare le Dr Gilbert Bejjani, président du CNPQ.

Deux indicateurs pour repérer les pratiques excessives

Le premier indicateur fixe un seuil de prévalence de patients sous IPP à 25 %. Si un prescripteur dépasse cette valeur, cela peut refléter une indication insuffisamment précise. Le second, basé sur la durée moyenne des traitements, limite à 90 jours la dose quotidienne définie (DDD) par patient. Un dépassement de ce seuil peut signaler une prolongation ou un dosage superflus.

Ces indicateurs viennent compléter les efforts déjà entrepris depuis 2012 pour encadrer l'usage des IPP. En 2019, un feedback avait été envoyé aux médecins généralistes pour les inciter à revoir leur pratique, sans impact significatif observé sur la consommation d'IPP. En 2023, les médecins généralistes étaient responsables de 94,74 % des prescriptions et de 85,80 % des doses journalières définies d'IPP délivrés en pharmacie publique.Ces nouvelles mesures introduisent donc des seuils concrets, afin de répondre à l'objectif gouvernemental de réduire la surprescription de médicaments comme les IPP, les antibiotiques ou les antidépresseurs, souvent utilisés en excès par rapport à nos pays voisins.

L'indispensable accompagnement des prescripteurs

Ces changements s'accompagnent de recommandations et d'outils pratiques, élaborés par le Centre belge d'information pharmacothérapeutique (CBIP) et disponibles en ligne, pour aider médecins, pharmaciens et patients à mieux comprendre et suivre les bonnes pratiques. Les gastro-entérologues ont également un rôle crucial à jouer.

Le Pr Hubert Piessevaux, chef de service en hépato-gastro-entérologie aux Cliniques universitaires Saint-Luc, précise : " Le reflux gastro-oesophagien, l'indication la plus courante pour l'utilisation à long terme des IPP, est une maladie chronique. Cependant, cela ne signifie pas qu'un traitement continu est toujours nécessaire. Il est primordial de remettre en question le diagnostic en cas de résistance au traitement avant d'augmenter la dose. "

Les indications cliniques pour les IPP doivent également être précisées. " Des recherches récentes montrent qu'un grand nombre de patients, pour lesquels l'utilisation chronique d'IPP n'est pas strictement indiquée, peuvent interrompre cette utilisation tout en conservant le contrôle des symptômes et la qualité de vie ", ajoute le Pr Jan Tack, chef de service de gastro-entérologie et hépatologie à l'UZ Leuven.

Impact économique et sanitaire

L'adoption de ces indicateurs pourrait réduire les dépenses de l'assurance soins de santé de 52 millions d'euros par an, tandis que les coûts pour les patients pourraient diminuer de 15,6 millions d'euros. Toutefois, leur mise en oeuvre ne vise pas uniquement des économies. " Même si chaque indicateur peut avoir un impact budgétaire, leur objectif n'est en aucun cas économique ", insiste le Dr Bejjani.

L'introduction de ces seuils s'accompagnera d'une évaluation régulière. Dès 2025, chaque médecin concerné recevra un rapport individuel de son comportement de prescription par rapport aux indicateurs. En cas de dépassements répétés, le Service d'évaluation et de contrôle médicaux (SECM) pourra demander des justifications, sans pour autant imposer immédiatement des sanctions.

Ces nouvelles mesures s'inscrivent dans une démarche d'" appropriate care " promue par l'Inami, visant à encourager une prescription plus responsable et adaptée aux besoins des patients. À plus long terme, la recherche (telle que l'étude Pepper, menée par le KCE), apporteront des pistes supplémentaires pour soutenir les prescripteurs dans cette transition.

Les IPP, largement utilisés pour diminuer l'acidité gastrique, sont en tête des dépenses pharmaceutiques ambulatoires en Belgique. Or, leur usage est souvent prolongé ou injustifié, souligne le CNPQ. " Nous soutenons les nouveaux indicateurs visant à réduire le volume excessif d'IPP prescrits et délivrés, et insistons sur le fait que les gains d'efficacité possibles obtenus par l'introduction des indicateurs soient utilisés de manière efficiente dans le secteur de la santé pour optimiser davantage la qualité des soins ", déclare le Dr Gilbert Bejjani, président du CNPQ.Le premier indicateur fixe un seuil de prévalence de patients sous IPP à 25 %. Si un prescripteur dépasse cette valeur, cela peut refléter une indication insuffisamment précise. Le second, basé sur la durée moyenne des traitements, limite à 90 jours la dose quotidienne définie (DDD) par patient. Un dépassement de ce seuil peut signaler une prolongation ou un dosage superflus.Ces indicateurs viennent compléter les efforts déjà entrepris depuis 2012 pour encadrer l'usage des IPP. En 2019, un feedback avait été envoyé aux médecins généralistes pour les inciter à revoir leur pratique, sans impact significatif observé sur la consommation d'IPP. En 2023, les médecins généralistes étaient responsables de 94,74 % des prescriptions et de 85,80 % des doses journalières définies d'IPP délivrés en pharmacie publique.Ces nouvelles mesures introduisent donc des seuils concrets, afin de répondre à l'objectif gouvernemental de réduire la surprescription de médicaments comme les IPP, les antibiotiques ou les antidépresseurs, souvent utilisés en excès par rapport à nos pays voisins.Ces changements s'accompagnent de recommandations et d'outils pratiques, élaborés par le Centre belge d'information pharmacothérapeutique (CBIP) et disponibles en ligne, pour aider médecins, pharmaciens et patients à mieux comprendre et suivre les bonnes pratiques. Les gastro-entérologues ont également un rôle crucial à jouer.Le Pr Hubert Piessevaux, chef de service en hépato-gastro-entérologie aux Cliniques universitaires Saint-Luc, précise : " Le reflux gastro-oesophagien, l'indication la plus courante pour l'utilisation à long terme des IPP, est une maladie chronique. Cependant, cela ne signifie pas qu'un traitement continu est toujours nécessaire. Il est primordial de remettre en question le diagnostic en cas de résistance au traitement avant d'augmenter la dose. "Les indications cliniques pour les IPP doivent également être précisées. " Des recherches récentes montrent qu'un grand nombre de patients, pour lesquels l'utilisation chronique d'IPP n'est pas strictement indiquée, peuvent interrompre cette utilisation tout en conservant le contrôle des symptômes et la qualité de vie ", ajoute le Pr Jan Tack, chef de service de gastro-entérologie et hépatologie à l'UZ Leuven.L'adoption de ces indicateurs pourrait réduire les dépenses de l'assurance soins de santé de 52 millions d'euros par an, tandis que les coûts pour les patients pourraient diminuer de 15,6 millions d'euros. Toutefois, leur mise en oeuvre ne vise pas uniquement des économies. " Même si chaque indicateur peut avoir un impact budgétaire, leur objectif n'est en aucun cas économique ", insiste le Dr Bejjani.L'introduction de ces seuils s'accompagnera d'une évaluation régulière. Dès 2025, chaque médecin concerné recevra un rapport individuel de son comportement de prescription par rapport aux indicateurs. En cas de dépassements répétés, le Service d'évaluation et de contrôle médicaux (SECM) pourra demander des justifications, sans pour autant imposer immédiatement des sanctions.Ces nouvelles mesures s'inscrivent dans une démarche d'" appropriate care " promue par l'Inami, visant à encourager une prescription plus responsable et adaptée aux besoins des patients. À plus long terme, la recherche (telle que l'étude Pepper, menée par le KCE), apporteront des pistes supplémentaires pour soutenir les prescripteurs dans cette transition.