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La Ministre a tenu ces propos lors du symposium des Mutualités Libres de la semaine dernière portant sur la féminisation des soins de santé. Une tendance qui se dessine depuis plusieurs années et qui se fait clairement ressentir du côté des jeunes générations de médecins, pharmaciens, kinés et dentistes. " Dans les métiers de soins comme les infirmières et les accoucheuses, les femmes ont toujours occupé une position prédominante. Une présence stable, contrairement à la hausse enregistrée en pharmacie où 68 % des tabliers sont portés par des femmes. A titre de comparaison, ce chiffre n'atteint pas les 57 % dans le groupe d'âge 60-64, et explose par contre chez les moins de 30 ans, avec un bon 81 % ", précise Laurette Onkelinx. Et dans les facultés de pharmacie, le nombre de jeunes filles dépasse sensiblement celui des garçons. Positif " En tant que femme, je ne peux que trouver cette évolution positive. Mais nous devons tenter de conserver un équilibre sain, avec un mélange d'apports masculins et féminins. Cette féminisation a évidemment un impact sur l'organisation des soins de santé. De nombreuses femmes doivent en effet combiner famille et travail, d'où la nécessité d'instaurer une autre culture de travail. Avec davantage de postes à temps partiel et des heures plus flexibles. Ce changement culturel prend du temps. Ce n'est pas seulement une question de sexe, mais aussi de génération. La jeune génération de médecins et pharmaciens désire avoir une autre manière de vivre et de travailler. En tant qu'autorités, nous sommes responsables que la charge professionnelle reste supportable et qu'elle soit rémunérée correctement. En même temps, nous devons garantir à tous un accès continu aux soins. La féminisation provoque aussi actuellement de nombreuses pénuries, par exemple dans certaines spécialisations ", poursuit Onkelinx, qui plaide pour une adaptation de notre système de soins aux nouveaux paramètres féminins. Monde académique Si les femmes occupent du terrain sur le terrain professionnel, elles restent encore sous-représentées dans les milieux universitaires, les directions, les organisations syndicales et les entreprises. Live Peremans, professeur en médecine générale à l'UA met le doigt sur le point sensible. " On a besoin de beaucoup plus de modèles féminins. Tant dans les stages que dans la formation, la recherche et du côté des instances qui déterminent la politique. Aujourd'hui la carrière académique débute souvent beaucoup plus tard pour les femmes que pour les hommes. Souvent quand les enfants ont quitté la maison. "