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Chez nos voisins du sud, l'application de la nouvelle directive semble être un fiasco, d'après la presse médicale française. " Le système ne sera pas lancé comme prévu dans les pharmacies d'officines françaises, et ce ne sera pas non plus le cas dans la plupart des autres pharmacies de l'Union européenne ", écrit Le Quotidien du Pharmacien juste avant le lancement, le 9 février. " Aucune pharmacie européenne n'est prête, mis à part les Estoniens, champions de l'e-health ", poursuit-on. Le Quotidien cite Carine Wolf-Thal, présidente du conseil national de l'Ordre français des Pharmaciens : " En Norvège et aux Pays-Bas, où des projets pilotes sont en cours, le scannage des conditionnements délivre un message d'erreur dans 50 à 80% des cas. "Chez nous, cela ne semble pas poser autant de soucis. " Le lancement s'est bien déroulé parce qu'un nombre limité de pharmaciens collectent effectivement des données du système pour procéder à l'authentification en temps réel ", explique le porte-parole de l'APB, Lieven Zwaenepoel." La plupart des pharmacies sont désormais enregistrées auprès de BeMVO mais leur connexion doit encore être activée. Une petite minorité - environ 300 pharmacies - n'est pas encore inscrite et doit se mettre en ordre dans les plus brefs délais. Nos services de tarification font de leur mieux pour les informer à ce sujet. "Le nombre de notifications d'alarmes est bon. " Le logiciel procède bien à l'authentification et lorsqu'une erreur est constatée, aucune notification de défaillance n'est délivrée, seul une petite icône rouge apparaît dans un coin de l'écran, par exemple. Durant la phase transitoire, on peut l'ignorer car de nombreux codes sur les emballages n'ont pas encore été chargés dans le système. "Cela vaut aussi pour les hôpitaux, poursuit Lieven Zwaenepoel. " La plupart sont connectés. Si des alertes se produisent, elles peuvent provisoirement être ignorées. "Les codes 2D sur les conditionnements ne sont souvent pas encore en ordre, indique le porte-parole de l'APB. " Les codes sont parfois erronés, incomplets ou illisibles et doivent être introduits manuellement, ce qui est ennuyeux. Les pharmaciens peuvent nous signaler ces problèmes par mail à gtin@apb.be, afin que nous puissions le signaler aux entreprises. "L'AFMPS prévoit une période de transition jusque fin avril. " Bien que le déploiement en Belgique se déroule relativement bien, le système de vérification, en raison de sa complexité élevée, aussi bien au niveau des développements informatiques que des adaptations à la chaîne de production et de distribution, connaîtra peut-être quelques problèmes à ses débuts ", notait l'AFMPS dans un communiqué juste avant le lancement de la nouvelle directive.En concertation avec l'AFMPS, la Belgian Medicines Verification Organisation (BeMVO) a mis en place une procédure pour les 'alertes' ou notifications d'erreur lors du scannage d'un produit. Cette procédure en plusieurs étapes doit être suivie en cas de notifications d'erreur lors du scannage de produits. " L'expérience dans le développement et le test du système a démontré que, surtout dans les premières semaines après la mise en oeuvre du système, de nombreuses notifications d'erreur peuvent apparaitre là où on peut raisonnablement s'attendre à ce qu'il ne s'agisse pas de contrefaçon. Il existera par exemple encore des produits avec un nouveau code 2D, qui ont été mis sur le marché avant le 9 février 2019, mais qui ne se trouvent toutefois pas dans le système. Il peut également s'agir de produits pour lesquels le code apposé n'est pas correct ou éventuellement d'autres erreurs dans le logiciel développé. Il se peut que des produits ne soient pas identifiés par la base de données. " Pour l'AFMPS, il ne faut pas considérer cela comme une 'suspicion que le produit n'est pas conforme'.Pendant la période de transition, l'AFMPS met avant tout l'accent sur le fait de garantir la disponibilité des médicaments pour le patient, sans ignorer la nouvelle protection qu'offre la directive.Le pharmacien pourra par exemple être autorisé à délivrer les produits même si le scannage indique une notification d'erreur. Il y a toutefois quelques conditions :Le pharmacien scanne et désactive (*) toujours l'identifiant unique sur les conditionnementsLe pharmacien vérifie si le conditionnement est conforme (pas d'anomalies par rapport au conditionnement habituellement délivré). En cas de doute, le médicament n'est pas délivré.Le pharmacien vérifie si l' " anti-tampering device " ou dispositif de sécurité est intact. En cas de dommage, le médicament n'est pas délivré.Le pharmacien s'assure que le médicament n'a pas été acheté chez un nouveau fournisseur, non habituel. En cas de doute, le médicament n'est pas délivré.Le pharmacien ne délivre le médicament que si les contrôles ci-dessus sont en ordre.Le pharmacien enregistre l'identifiant unique pour le désactiver plus tard, une fois que les problèmes techniques seront résolus.