Pour les consommateurs, les professionnels de santé tels que les pharmaciens font partie des sources jugées les plus crédibles pour s'informer sur les caractéristiques d'une alimentation saine. C'est l'un des enseignements du sondage sur la nutrition réalisé par Wagralim auprès des Belges.
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A la question de savoir ce qu'est une alimentation saine, les consommateurs répondent en citant les slogans officiels, à savoir "cinq fruits et légumes par jour" ou "une alimentation variée et équilibrée et un mode de vie sain". C'est ce qui ressort du sondage web mené, du 16 au 27 mars 2023, par Wagralim, le pôle de compétitivité agroalimentaire de la Wallonie. Mille Belges responsables des achats alimentaires y ont répondu (50% en Flandre, 40% en Wallonie et 10% à Bruxelles). Au rayon des produits sains, les légumes sont cités par 85% des répondants, suivis par les fruits (73%), le poisson (21%), la viande (21%), le poulet (13%). Notons que chez les moins de 30 ans, l'ensemble des protéines animales ne représentent que 36% (vs 55% pour la moyenne nationale). Un consommateur sur 4 cite l'eau, 35% les produits laitiers, mais peu mentionnent les produits céréaliers, les légumineuses et les fruits à coque, qui font pourtant partie des cinq priorités alimentaires selon le Conseil supérieur de la santé. Pour deux répondants sur trois, il est important de manger sainement, notamment pour maintenir un poids de forme, mais ils font moins le lien avec les aspects préventifs, l'espérance de vie et le renforcement du système immunitaire, ni avec l'activité du cerveau, la gestion de l'humeur, le stress, le sommeil et les fonctions cognitives. Pour les consommateurs, la réduction en sucre est le critère le plus important pour choisir un produit sain (46%), suivie par celle en matière grasse (34%) et en sel (32%). Ils accordent également beaucoup d'importance aux critères en lien avec la naturalité et le niveau de transformation des aliments : pour un sur cinq, le bio ou le local est un critère décisif et pour un sur quatre, la mention du Nutri-score A ou B.Trop cherMais, ce qui pose problème, c'est le prix élevé, particulièrement celui des fruits et légumes, du poisson et des produits bio. Le manque de temps pour cuisiner est également largement cité, ainsi que le manque d'informations (pour 34%).En conséquence, si le prix est un des leviers pour améliorer les choix alimentaires, l'information en est un autre. En effet, si le consommateur fait avant tout confiance à ses propres connaissances et s'informe davantage via la lecture de magazines ou sur Internet, il met également en avant les difficultés pour s'y retrouver dans la masse d'informations. Les professionnels de santé (diététicien, médecin, pharmacien...), suivis par les scientifiques et les professeurs d'université, font partie des sources jugées les plus crédibles. Par contre, il se méfie des messages véhiculés par les entreprises alimentaires, les influenceurs et les communications des agences gouvernementales.Parmi les outils utilisés pour faciliter les choix alimentaires, le Nutri-score est assez bien perçu (75%), de même que les valeurs nutritionnelles (58%) et la liste des ingrédients (52%). Il n'en va pas de même pour les allégations nutritionnelles, de santé ou autres sur l'emballage (sans additifs...) ainsi que pour les applications mobiles (Yuka...), considérées comme moins pertinentes sauf par les plus jeunes.Que pensent les consommateurs des compléments alimentaires ? Quatre sur cinq considèrent qu'ils ont une action pour améliorer la santé et majoritairement qu'ils sont sûrs et efficaces, ceci concerne surtout les vitamines et minéraux (jugés efficaces par plus de 86%), suivis par les acides gras essentiels (oméga 3...) et les probiotiques. Pourquoi en prendre ? Pour renforcer le système immunitaire (37%), réduire la fatigue/avoir plus d'énergie (36%, en Wallonie/Bruxelles c'est la première raison), améliorer le sommeil (28%) et réduire le stress/anxiété (23%). Pour les 60 ans et plus, il s'agit aussi de soulager l'inconfort musculaire ou articulaires et de contrer les effets de l'âge. A l'inverse, pourquoi ne pas en prendre? Parce qu'ils sont trop chers (34%), inutiles (31%), parce qu'on n'y pense pas (23%) et parce que l'efficacité n'est pas prouvée (21%). Pour les moins de 30 ans, le prix est évoqué par 52%, ils disent aussi ne pas en connaître assez sur le sujet et craignent d'éventuels effets secondaires.Wagralim note ainsi des pistes d'innovation : par exemple des compléments alimentaires pour aider l'organisme à retrouver son équilibre métabolique (diabète, prise de poids, hypertension...) ou personnalisés selon les habitudes alimentaires et le mode de vie. Les moins de 30 ans plébiscitent la nutrition sportive via des compléments alimentaires fournissant l'énergie nécessaire aux actifs et aux sportifs de tous niveaux, avant, pendant et après l'effort.