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Les chercheurs de l'école de santé publique américaine Harvard T. H. Chan ont mené leur étude sur 5 366 agents de bord (hôtesses de l'air, stewards, pilotes) dont un peu plus de 15% ont déclaré avoir déjà eu un diagnostic de cancer. Plus de 80% de la cohorte étaient des femmes dans la profession depuis un peu plus de 20 ans, et 8% ont déclaré être des fumeurs actifs.Globalement, en tenant compte de l'âge, la fréquence de tous les cancers pris en compte dans cette étude était plus élevée chez les membres d'équipage que dans la population générale. Chez les femmes, on relève des taux plus élevés pour le cancer du sein (3,4% contre 2,3% dans la population générale), de l'utérus (0,51% contre 0,13%), du col utérin (1,0% contre 0,70%), les cancers gastro-intestinaux (0,47% contre 0,27%), le mélanome (2,2% contre 0,98%), les autres cancers de la peau (7,4% contre 1,8%) et celui de la thyroïde (0,67% contre 0,56%). L'étude a également montré que toute augmentation de cinq années passées à travailler "dans les airs" est associée chez les femmes à un risque accru de cancer de la peau autre que le mélanome. Les hommes, eux, présentent des taux plus élevés de toutes les formes de cancer de la peau, surtout s'ils ont été exposés au tabagisme passif avant l'interdiction de fumer à bord en 1998 (1,2% contre 0,69% pour le mélanome, 3,2% contre 2,9% pour les autres cancers de la peau).Enfin, si la durée de travail en vol n'est pas associée au cancer du sein, de la thyroïde ou au mélanome, elle l'est cependant avec le cancer du sein chez les femmes nullipares et chez celles ayant trois enfants ou plus.Pour le Dr Irina Mordukhovich, principal auteur de ce travail, "cela peut être dû à une combinaison de perturbations du rythme circadien, comme la privation de sommeil et des horaires irréguliers, à la fois à la maison et au travail". (référence : Environmental Health, 28 juin 2018, doi : 10.1186/s12940-018-0396-8)https://ehjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12940-018-0396-8