Comme vous l'aviez sans doute déjà remarqué, notre magazine se fait volontiers l'écho de tout ce qui bouge dans le secteur de la pharmacie un peu partout dans le monde... et en particulier, évidemment, chez nos voisins français et néerlandais.
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Une manière de jeter un coup d'oeil dans le jardinet des autres et - pourquoi pas - de tirer les enseignements de leurs plus belles réussites et de leurs plus cuisants échecs, mais aussi de prendre conscience combien les grandes tendances qui se dessinent sont finalement similaires d'un pays à l'autre. On songe ici à l'évolution de la fonction du pharmacien qui, de simple fournisseur de médicaments, devient de plus en plus pour le patient un accompagnateur et un conseiller, ou encore aux remous que provoque actuellement la vaccination à l'officine. Ces questions préoccupent la profession chez nous, mais aussi ailleurs sur le continent.Même dans une Europe unie, la politique du médicament reste une compétence des États-Membres, avec tout ce que cela comporte d'avantages et d'inconvénients. Parmi les désavantages, il y a le fait que la Belgique est un petit pays et donc un petit marché, qui est de surcroît passablement complexe (songeons par exemple aux notices, qu'il est légalement obligatoire de prévoir en trois langues), ce qui génère pour le secteur pharmaceutique des dépenses considérables qu'il eût sans doute préféré consacrer à d'autres fins. Un petit pays comme le nôtre est en outre assez mal armé pour tenir tête à l'industrie... mais notre ministre, qui n'en est pas à une mesure musclée près, semble avoir trouvé une solution pour contourner ce problème. Elle a en effet pris l'initiative d'un accord avec les Pays-Bas et le Luxembourg pour mener des négociations conjointes dans le domaine des médicaments orphelins, ce qui devrait donner plus de poids aux partenaires pour en négocier les prix. L'idée semblait tellement prometteuse que l'Autriche n'a pas tardé à venir frapper à la porte pour participer, puisqu'on est évidemment plus fort à quatre que tout seul... et voilà comment un handicap apparent peut se muer en véritable atout !Reste qu'une politique du médicament " locale" est parfois aussi une bénédiction. On en veut pour preuve le cas des Pays-Bas, où le Brexit risque, de l'avis des économistes, de déboucher sur une perte sèche de 100 millions d'euros pour les pharmaciens. Leur système de fixation des prix se base en effet sur une comparaison avec une série d'autres pays dont le Royaume-Uni, ce qui le rend sensible aux fluctuations du cours de la livre. La Belgique n'a heureusement pas ce problème, ne tenant aucun compte des prix pratiqués outre-Manche pour fixer les siens, mais nous ne sommes pas pour autant complètement à l'abri des effets du Brexit. Nombre de firmes pharmaceutiques possèdent en effet des unités de production en Grande-Bretagne et risquent donc de subir les conséquences de sa sortie de l'UE, et plus particulièrement de la fin de la libre circulation des biens...