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Sur base de la Global Dietary Database, des chercheurs américains ont voulu estimer la prévalence mondiale des apports insuffisants en 15 micronutriments essentiels pour 34 groupes âge-sexe dans 185 pays. Sur la base des estimations des apports en nutriments provenant de l'alimentation (à l'exclusion de l'enrichissement et de la supplémentation), leurs résultats montrent empiriquement que la majeure partie de la population mondiale a un apport insuffisant d'au moins un micronutriment. Plus de 5 milliards de personnes ne consomment pas suffisamment d'iode (68% de la population mondiale), de vitamine E (67%) et de calcium (66%) et plus de 4 milliards ne consomment pas assez de fer (65%), de riboflavine (55%), de folate (54%) et de vitamine C (53%). Dans les mêmes pays et groupes d'âge, les apports inadéquats estimés étaient plus élevés chez les femmes que chez les hommes pour l'iode, la vitamine B12, le fer et le sélénium, et plus élevés chez les hommes que chez les femmes pour le magnésium, la vitamine B6, le zinc, la vitamine C, la vitamine A, la thiamine et la niacine. "Bon nombre des différences observées pourraient être liées à une combinaison de différences dans les habitudes alimentaires, les besoins alimentaires et les quantités consommées entre les sexes", commentent les auteurs de l'étude parue dans le Lancet."À notre connaissance, cette analyse fournit les premières estimations mondiales des apports inadéquats en micronutriments à l'aide des données sur les apports alimentaires, mettant en évidence les écarts très répandus entre les nutriments et la variabilité selon le sexe. Combinées aux données existantes sur les carences et les apports en micronutriments, les estimations des apports insuffisants en micronutriments dans le monde peuvent aider les chercheurs et les praticiens en santé publique à identifier les groupes d'âge et de sexe dans les pays qui pourraient avoir le plus besoin d'interventions pour un large éventail de micronutriments, telles que les interventions diététiques, la biofortification, l'enrichissement et la supplémentation. Des zones géographiques particulières justifient des recherches plus approfondies sur les causes et la gravité des carences avant d'adopter des politiques d'enrichissement, de supplémentation et d'intervention diététique", concluent-ils.