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Le vieillissement de la population a un prix. Les assureurs néerlandais peuvent aisément le constater en examinant les dépenses liées à l'incontinence. Certains d'entre eux souhaitent donc répartir les patients en plusieurs catégories, en fonction de leur degré d'incontinence. Pour déterminer à quelle catégorie appartient un patient (et donc son niveau de remboursement), les assureurs ont ainsi demandé aux pharmaciens de s'entretenir avec leurs patients pour déterminer un 'profil' de consommateur. Le pharmacien toucherait pour cet entretien 0,12 cent par jour par patient souffrant de légères pertes urinaires, et jusqu'à 1,86 euro par jour pour des cas d'incontinence grave. Mais les pharmaciens n'ayant guère envie de participer à cette enquête chronophage (et guère rentable) ont préféré déléguer la besogne à une entreprise commerciale spécialisée en produits pour l'incontinence urinaire, en lui fournissant toutes les données des patients. Du pain béni pour cette société qui, en appelant les patients chez eux pour leur poser des questions assez intimes, pouvait facilement détecter les patients incontinents sérieux. Inutile de dire que quand le pot-aux-roses a été découvert, nos voisins du Nord n'ont pas tardé à réagir violemment. Si le principe de gaspillage est parfaitement compréhensible, le transfert des données des patients à une société privée est tout bonnement inadmissible.