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Pour définir le burn-out, il convient de mentionner d'une part les caractéristiques de l'état de burn-out, et de l'autre ses quatre symptômes cardinaux. Précisons au passage que, si ses signes et symptômes sont largement identiques partout dans le monde, il existe tout de même quelques différences d'une région ou d'un continent à l'autre. Au sens strict, le burn-out ou épuisement professionnel est toujours une problématique liée au travail. Selon sa définition initiale, formulée en 2008, ceux qui en souffrent doivent satisfaire à au moins deux des trois dimensions que sont l'épuisement, le cynisme/le détachement (y compris émotionnel) et enfin un sentiment d'incompétence qui donne l'impression à l'individu que ses réalisations professionnelles restent insuffisantes. En 2019, quatre symptômes sont venus clarifier ou affiner ces trois dimensions: Le burn-out n'apparaît pas du jour au lendemain. Il s'agit souvent d'un processus lent, et il faut parfois un moment avant que toutes les pièces du puzzle se mettent en place. En tant que prestataire de première ligne, vous avez certainement des contacts avec des patients qui sollicitent votre avis pour une série de plaintes vagues - dans certains cas, ces personnes sont d'ailleurs parfaitement conscientes de la nature de leur problème et espèrent que vous pourrez les aider. En cas de burn-out, les plaintes sont presque toutes la conséquence de la situation professionnelle. Il peut s'agir tout d'abord de problèmes physiques, comme un pouls plus lent ou des troubles du sommeil, mais aussi de manifestations cognitives qui touchent la mémoire et la concentration. Ces dernières constituent un drapeau rouge que tout pharmacien devrait être en mesure de reconnaître et d'associer à un possible burn-out. Les personnes en burn-out semblent aussi avoir des difficultés à assimiler de nouvelles tâches professionnelles et à s'adapter. Le fait de se tracasser, les raisonnements pessimistes et les symptômes dépressifs peuvent également être des indices. La présence de troubles de l'attention rendrait par ailleurs les individus qui se dirigent vers un burn-out (ou qui en souffrent déjà) plus sujets aux erreurs dans leur travail. Certaines habitudes (alimentaires ou autres) devraient également vous mettre la puce à l'oreille - par exemple une consommation accrue d'alcool, de tabac ou d'aliments malsains. Enfin, si l'un de vos patients souffre déjà de dépression ou d'autres troubles de santé mentale, il court un risque accru de burn-out. Pour lutter contre le burn-out, il peut être utile d'en inventorier les causes afin d'élaborer des stratégies de prévention. De nouvelles recherches donnent à penser que de nombreuses personnes ont du mal à encaisser les modifications constantes de leur situation professionnelle, en particulier dans les secteurs des services et de la santé: tout le monde n'est pas capable de voir la pression du temps, les exigences de flexibilité et la compétition sous un angle positif! Les changements répétés au niveau des TIC et toutes les difficultés qui peuvent en découler sont régulièrement avancés comme une cause possible de burn-out. Pour combattre l'épuisement professionnel, les recherches menées au niveau international évoquent aussi de plus en plus l'importance d'un bon leadership. Les travailleurs en burn-out supportent en effet mal d'être confrontés à des supérieurs qui ne sont pas justes ou intègres ou qui manquent de transparence. D'un autre côté, les cadres aussi peuvent évidemment être victimes de ce problème... ce qui accroît du même coup le risque que leur équipe en souffre également. Le burn-out est assez peu influencé par l'âge, mais d'autres facteurs démographiques et socio-économiques peuvent par contre avoir un effet protecteur ou au contraire négatif. Une faible estime de soi et un besoin de contrôle sont deux autres facteurs qui font augmenter le risque, tandis que l'intelligence émotionnelle l'abaisse. Ceux et celles qui associent leur travail à des émotions négatives souffrent plus souvent d'épuisement professionnel... mais les personnes dont le métier est avant tout une passion forment un groupe particulièrement vulnérable. Comment distinguer le burn-out d'autres états ou pathologies? L'étude belge a fait l'exercice pour le stress, la dépression, la fibromyalgie, la fatigue chronique, les problèmes liés à des événements de vie, l'addiction au travail et le bore-out. Contrairement aux personnes en burn-out, celles qui sont simplement stressées ne remettent pas en question le sens de leur travail. Le stress peut par ailleurs être aussi bien transitoire que chronique, alors que le burn-out est toujours un problème de longue durée. La dépression, elle, est généralement la résultante de facteurs touchant à diverses facettes de l'existence, alors que le burn-out est spécifiquement lié à la situation professionnelle. Une personne dépressive aura donc tendance à ne plus s'intéresser à rien et à perdre le goût à la vie ; en cas de burn-out, ces émotions négatives se focalisent surtout sur la situation professionnelle. La douleur physique n'est pas un symptôme de burn-out, mais elle se retrouve par contre dans la fibromyalgie. La fatigue chronique se caractérise par un état de fatigue généralisée, tandis que le burn-out est associé à un épuisement émotionnel lié à deux autres facteurs, la dépersonnalisation et la perte de réalisation. La différence entre burn-out et événement de vie traumatique est généralement évidente, le second n'ayant que rarement un lien avec le travail (même si ce n'est pas complètement exclu). La différence entre un bourreau de travail et une personne en burn-out est que cette dernière accorde beaucoup plus d'intérêt et d'importance à son travail. L'épuisement professionnel n'est pas non plus comparable à la fatigue de quelqu'un qui a du mal à s'arrêter, et les personnes accros au travail continuent aussi à voir leur occupation sous un jour positif, même si elles finissent parfois par sombrer dans le burn-out. Enfin, la notion de bore-out est plutôt liée à la monotonie et au manque de sens, tandis qu'une personne en burn-out a tendance à poser des exigences élevées et ne peut guère compter sur l'aide des autres. Elle n'a généralement plus du tout envie de travailler, tandis qu'un professionnel en bore-out a surtout besoin d'être stimulé pour continuer à se passionner.