Le nouveau Code de déontologie sera d'application dès le 1er janvier 2020. Des séances d'information sont organisées dans toutes les provinces.
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Qu'est-ce qui posait le plus de problème ? La publicité et son autorisation, bien sûr. Raison pour laquelle le chapitre qui a le plus évolué est celui consacré à l'information, la publicité et les pratiques commerciales. " Dans l'ancien code, c'était mal présenté ", rappelle le Pr Bernard Pirotte, président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens. " D'un côté, on parlait de l'information et de la publicité et de l'autre, des pratiques commerciales. Le nouveau code rassemble le tout dans un même chapitre et clarifie les choses : il y a une autorisation de principe de la publicité et des pratiques commerciales, moyennant le respect de limites précises liées à la profession de pharmacien et aux types de produits qu'il délivre. Ensuite, on fait une distinction claire entre l'information, la publicité personnelle et celle pour les produits. Enfin, il y a une grande nouveauté : on fait une distinction entre les médicaments (sur prescription ou en vente libre) et les autres produits vendus en pharmacie, la parapharmacie. "" L'autorisation de principe de la publicité et des pratiques commerciales a nécessité d'établir des restrictions liées au caractère réglementé de la profession de pharmacien. Elles sont nécessaires pour atteindre ce que nous appelons des 'objectifs légitimes' qui sont d'une part, la défense de la santé publique et d'autre part, la défense de l'image de marque de la profession. Il faut que la mission centrale du pharmacien reste celle d'assurer et de protéger la santé publique et de dispenser des soins de santé de qualité ", commente-t-il.L'objectif étant de préserver l'image du pharmacien, celle d'une personne de confiance et crédible. " Même si la publicité est autorisée par principe, il ne serait pas normal qu'elle porte atteinte à l'image de marque de la profession, qu'elle soit exagérée, tapageuse, trompeuse... Elle doit rester véridique, vérifiable... Le pharmacien est un universitaire qui a un sens critique, des responsabilités, et qui doit défendre sa crédibilité auprès du public. "Autre nouveauté : l'Ordre s'est également engagé à adopter un Code commenté destiné à compléter les dispositions du Code de déontologie et à faciliter l'interprétation de ces règles par les pharmaciens et les Conseils disciplinaires, dans le respect du droit de la concurrence. Ce code commenté sera adapté régulièrement pour tenir compte de l'évolution de la profession et de la législation. " Dans ce document annexe, on donne un peu plus de détails, d'information et d'interprétation sur les articles pour aider les Conseils provinciaux à mieux appréhender les articles changés. Mais également à l'intention des pharmaciens ou des médias pour mieux comprendre la portée des articles. "Malgré ça, ce code de déontologie sera très probablement interprété plus ou moins différemment en fonction des Conseils provinciaux. " Ils restent libres de leurs appréciations et de juger les plaintes en fonction de leur vécu et des informations reçues. Il n'y aura pas d'harmonisation totale, pas de système de sanction strictement harmonisé et automatique en fonction de telle ou telle situation ", estime-t-il.Enfin, l'Ordre s'est engagé à réformer le code, tous les cinq ans, si nécessaire, en fonction de l'évolution et de la jurisprudence émanant des Conseils provinciaux.Le Pr Pirotte espère que cette réforme sera bien accueillie : " Il fallait clarifier les choses. Certaines étaient déjà dites dans l'ancien code, mais elles étaient mal interprétées par les Conseils provinciaux, il y a eu des sanctions qui ne devraient plus advenir. "Ce nouveau Code devrait en effet permettre à l'Ordre d'être plus en phase avec la société. " Beaucoup de personnes voient l'Ordre via son activité disciplinaire, pratiquée par les Conseils provinciaux où sont examinées les plaintes, où certains pharmaciens sont entendus et sanctionnés. Mais, l'Ordre c'est aussi le Conseil national qui est essentiellement chargé de la réforme du code et de donner des avis sur différentes matières. "Ce problème de communication, commun à tous les Ordres, les a poussés à publier un mémorandum commun, suivi par un autre propre à chaque profession. " L'Ordre a peut-être une mauvaise image dans le public parce qu'on méconnaît ce qu'il fait. C'est pourquoi notre réflexion porte aussi sur l'amélioration de notre communication ", conclut le Pr Pirotte.