Un monitoring à grande échelle évalue l'impact de l'actuelle crise du coronavirus sur le corps pharmaceutique. Premier constat : quatre pharmaciens sur cinq suivent les recommandations.
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L'enquête a été lancée il y a un moment déjà à l'initiative du Pr Eline Tommelein (VUB). Elle s'inscrit dans un projet plus large de monitoring de l'ensemble de la première ligne, explique-t-elle. " L'objectif est, lorsque nous observons que la 1ère ligne est en difficulté dans certaines régions, de pouvoir avertir préventivement la 2e ligne qu'elle risque d'être confrontée à un surcroît de travail, d'une part à cause d'un nombre de patients vraisemblablement plus élevé, d'autre part parce que les soins primaires décrochent. Nous pouvons alors déplacer des prestataires vers d'autres régions où les besoins sont importants afin que la continuité des soins reste assurée. " Les mesures sont réalisées deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi. Juste avant de mettre sous presse, nous avons eu l'occasion de consulter les données disponibles jusqu'au 29 mars. Les premières mesures ont bénéficié de la participation de 945 pharmaciens. Après élargissement du projet, le questionnaire a été complété par 596 pharmaciens titulaires dont les équipes représentent un total de 1.947 personnes. Un premier constat intéressant est que, après l'afflux qui a suivi l'annonce du lockdown, le nombre de clients quotidien semble aujourd'hui se normaliser, observe Eline Tommelein. " Le nombre de contacts téléphoniques a par contre plus que doublé, passant de 12 par jour en moyenne à 27 par jour. " Il est également frappant de constater qu'une fraction significative des patients (40 %) continuent à se rendre à l'officine pour des choses non essentielles. Près de sept sur dix (67 %) se présentent pour des motifs liés au coronavirus : demande d'informations, fébrifuges, stockage de médicaments chroniques, traitements alternatifs... Le Pr Tommelein précise encore que quatre pharmaciens sur cinq suivent correctement les recommandations - veiller à conserver 1,5 m de distance ou laisser entrer les patients un à un (63 %), autoriser uniquement les paiements électroniques (76 %), désinfecter régulièrement le comptoir et les autres surfaces à risque (75 %), prévoir un écran de plexiglas sur le comptoir (80 %), porter un masque (20 %) et porter des gants (33 %). 2 % seulement utilisent le guichet de garde pour servir les patients.