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L'annonce de la fermeture des 200 succursales de Boots n'est pas vraiment une surprise. La chaîne de pharmacies et de drogueries avait enregistré fin décembre de l'année dernière une baisse de 35% du chiffre d'affaires dans la période de septembre à novembre 2018, par rapport à la même période en 2017. Le chiffre d'affaires des médicaments a chuté de 3,5% pour les périodes respectives. Après l'annonce de la baisse des ventes, le management avait mis en place un programme d'économies de 1 milliard de livres sterling. Pour atteindre ce montant, fermer un grand nombre de succursales semblait inévitable. Le siège a lui aussi connu un revers. En février dernier, 350 employés du siège de Nottingham ont reçu la version britannique du C4.Des marges à la baisseLe managing director de Boots UK reste optimiste : " Nous sommes toujours une entreprise prospère. Mais en tant que détaillant, nous sommes sous pression. " Boots va étendre les services en ligne pour compenser le chiffre d'affaires perdu. Dans un article publié récemment dans la Community pharmacy news, analysis and CPD, l'auteur avance que la fermeture de 8% des succursales de Boots devrait dynamiser les pharmacies d'officine. " Quand une grande enseigne disparaît, les patients redécouvrent d'eux-mêmes le service à petite échelle d'une pharmacie d'officine locale. Les patients plus âgés ne connaissent pas les applications. Ils veulent pouvoir discuter avec leur pharmacien. C'est donc le moment pour chaque pharmacien local proche d'une succursale Boots, pour autant qu'il y en ait encore, de montrer la différence de service au client. " Mais la prudence s'impose : " Si une grande enseigne gémit sous les marges de la vente de médicaments, alors les pharmacies d'officine ont de quoi s'inquiéter. Ces marges vont continuer à baisser dans l'avenir, sous la pression du gouvernement sur les produits et le secteur de la pharmacie. "Quid en Belgique ?Il y a quelques mois, l'entreprise Colruyt a fait savoir qu'elle avait des plans pour ouvrir des pharmacies dans ses magasins. Mais l'exemple de Boots montre que les grandes enseignes ne tirent pas toujours un avantage du déploiement d'une expansion commerciale. En fin de compte, les actionnaires veulent un dividende décent et si cela signifie vendre des produits ou gammes de produits avec des marges ou des prix inférieurs (imposés) au comptoir, comme les médicaments, il se pourrait qu'ils décident qu'investir dans ce domaine n'en vaille pas la peine.