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Les pharmaciens wallons, en particulier, voient passer un nombre de clients relativement faible - une situation qui s'explique par une densité d'officines nettement supérieure en regard du nombre d'habitants, explique Karolien Sottiaux de Sirius Insight. "En plus, leur répartition non plus n'est pas optimale." Les solutions pour les pharmaciens concernés? "Ils pourraient déménager ou fusionner avec un collègue installé à proximité. Deux officines en difficulté ont tout intérêt à unir leurs forces pour accroître leur rentabilité et éviter une éventuelle faillite." Le nombre de pharmacies diminue année après année dans notre pays, mais cette évolution se fait au compte-gouttes, souligne Sirius Insight. "La situation est très différente d'une région à l'autre", précise Karolien Sottiaux. "La Flandre compte le plus grand nombre d'officines, la Wallonie le plus de chaînes. Le nombre de pharmacies pour 10.000 habitants, lui, est le plus élevé dans le Sud du pays et à Bruxelles." En moyenne, on dénombre en Europa 31 pharmacies pour 100.000 habitants, peut-on lire dans l'analyse de Sirius Insight. "Avec 39 officines pour 100.000 habitants, la Belgique est bien au-dessus de la moyenne, ce qui lui vaut la 9e place au classement européen." À l'échelon des régions, le nombre d'officines reflète la répartition de la population belge. En moyenne, les ménages belges ont tous accès à une pharmacie dans un rayon d'un kilomètre. "Cette très faible distance est restée inchangée par rapport à 2017 en dépit d'un nombre d'officines en baisse." À l'échelon des communes, le tableau est plus nuancé. Si la Belgique compte actuellement 3,9 pharmacies pour 10.000 habitants (vs 4,39 en 2017), leur densité est régulièrement supérieure à la moyenne, en particulier en Wallonie et à Bruxelles. Dans des villes comme Liège, Charleroi, Bruxelles et Huy, elle dépasse ainsi systématiquement 6/10.000 habitants. Le nombre d'officines "temporairement fermées" a par ailleurs fortement progressé ces trois dernières années, passant de 170 en 2017 à 247 en 2020 (+45%). Le phénomène est sensiblement plus marqué en Wallonie (où se concentrent 60% des fermetures temporaires) qu'en Flandre (22%) et à Bruxelles (18%). "À notre connaissance, cette situation est sans lien avec le coronavirus et tient surtout à des considérations économiques", précise Karolien Sottiaux. "Certains pharmaciens attendent de voir comment la législation va évoluer, d'autres - plus âgés voire déjà retraités - n'ont pas encore décidé de l'avenir de leur officine." Si la majorité des pharmacies belges se trouvent en Flandre, la Wallonie compte par contre nettement plus de chaînes (de quatre officines ou plus). Celles-ci représentent environ 20% des officines à l'échelon national, mais cette proportion est deux fois plus élevée dans le Sud du pays que dans le Nord. "Ce phénomène pourrait être lié au potentiel clients plus faible en Wallonie", avance Karolien Sottiaux. "Les chaînes jouissent en effet d'un certain nombre d'avantages d'échelle (p.ex. des conditions d'achat plus intéressantes, une image de marque, des programmes de fidélité...) qui peuvent offrir une piste de solution dans un marché où la rentabilité est sous pression."