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Suite à la réévaluation du colorant E171 dioxyde de titane par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en 2021, concluant que cet additif alimentaire ne peut plus être considéré comme sûr (problèmes de génotoxicité), la Commission européenne, avec le soutien des États membres, a pris des mesures. En mai 2021, immédiatement après l'avis de l'EFSA, le SPF Santé publique conseillait déjà à tous les opérateurs de commencer à arrêter l'utilisation du E171 dans la fabrication ou le développement de denrées alimentaires et de rechercher des alternatives légalement autorisées. (1) Depuis le 18 janvier 2022 et la publication du règlement européen 2022/63 c'est officiel: l'utilisation du dioxyde de titane est interdite dans les denrées alimentaires. Cette interdiction prendra effet le 8 août 2022. Les opérateurs de tous les maillons de la chaîne ont donc six mois pour se mettre en ordre. Les recettes et les étiquettes doivent être adaptées à temps. "Après le 7 août 2022, les denrées alimentaires produites jusqu'au 7 août 2022 peuvent encore être vendues, mais elles ne peuvent plus être utilisées pour fabriquer des denrées alimentaires composites qui sont mises sur le marché (même pas pour décorer des gâteaux, par exemple). En effet, après le 7 août 2022, aucune denrée alimentaire contenant du E171 ne pourra être produite ou importée dans l'UE. Ce colorant et les préparations colorantes contenant E171 ne peuvent plus être vendus aux consommateurs", indique le SPF Santé publique. Cette interdiction ne concerne pas les médicaments (mais bien les compléments alimentaires qui sont des denrées alimentaires). Or, le dioxyde de titane se retrouve également dans des cosmétiques, des peintures et des médicaments... Pour l'instant, l'industrie pharmaceutique et l'EMA estiment la substitution du dioxyde de titane peu faisable dans les médicaments. Et ceci pour différentes raisons détaillées dans un rapport publié en juillet dernier et concluant que l'identification d'une alternative au TiO2 prendra plusieurs années (approbation des autorités sanitaires compétentes comprise). Le temps pour la mise en oeuvre de cette substitution dans tous les produits pharmaceutiques a été estimé à 7 à 12 ans... (2).