Dans une rue des Bouchers, sorte de "Plaisirs d'hiver" permanent à fuir pour qui n'est pas touriste, il est une adresse qui sauve la mise : Les armes de Bruxelles...
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Antique adresse reprise depuis peu avec brio par Rudy Vanlancker de l'enseigne Chez Léon ! (dont l'un des restos se trouve à deux pas), elle a heureusement conservé son charme, des vieilles banquettes de train de troisième classe, des chaises ouvragées en bois, des serveurs à épaulettes, des boiseries surplombées de miroirs. Même si la zwanze s'y est fait la malle, les 150 couverts du rez-de-chaussée (autant dans les salons du dessus) accueillent une foule bien sûr souvent étrangère, mais bruxelloise également dans un mélange qui rappelle l'ambiance de son rival de la Taverne du Passage dans les galeries toutes proches.La carte, gigantesque, sertie d'un banc d'écailler ("plateau des armes" à 58,75 euros) regorge de plats typiques : les hors-d'oeuvre (et pas entrées) froides sont au nombre de 13, dont une salade de chicons au roquefort et lardons fumés ; rayon chaud, les traditionnelles croquettes de crevettes à 17, 50 euros, peut-être pas tout à fait généreuses en crevettes, ou plus originales des croquettes de volailles au madère (14,75 euros), bonnes, mais sans plus. La carte mitonnée par Cédric Callenaere, on l'a dit, est énorme et les plats varient entre les différentes casseroles de moules, un banc de poissons conséquent (anguilles au vert à 28,50 euros, aile de raie au beurre à 27,55 euros admirez le 5 centimes !), à côté de spécialités bien d'ici comme le vol-au-vent 19,75 euros, un waterzooi du même prix ou un stoemp à géométrie variable à 18,25 euros. Si les prix sont précis, les portions le sont aussi : le filet pur grillé à 34,80 euros du fameux boucher Dierendonck sauce roquefort, mais pas énorme vu son prix. D'autant qu'il faut rajouter 3,95 euros pour une portion de frites. La sole meunière quant à elle culmine à 36,50 patates (elles sont comprises). Deux menus à choix multiples sont proposés à 36,50 euros et 47,50 euros, mais sont l'un et l'autre limités à trois services.Un service attentif et chaleureux qui apporte un supplément d'âme aux armes, bonne brasserie certes, mais un peu tatillonne sur les prix et les quantités.Rayon vins, la France domine : avec en blanc par exemple un bio de chez Vincent Laporte (56,20 euros -un "vingt" pour la dive bouteille ?), un silex toujours sûr, ou un Gewurztraminer racé de chez Hugel, et en rouge un Bourgueil léger sans être insipide Domaine de la Cotelleraie à 24 euros la demi-bouteille, 38 euros la complète.Les desserts proposent une osée crème brûlée au cuberdon, ou un tiramisu au spéculoos, une tarte au sucre chaude, une gaufre de liège ou de Bruxelles, et bien sûr un moelleux au chocolat. On est en Belgique que diable, et vu l'étendue de la carte, Les armes de Bruxelles pourraient aussi s'intituler... le " plats " pays.