En 2021, plus de 13% des Belges ont pris un antidépresseur, parmi lesquels près de deux fois plus de femmes que d'hommes. L'Agence InterMutualiste (AIM) a passé la consommation d'antidépresseurs en Belgique sous la loupe.
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Selon l'OMS, 4% de la population mondiale souffre de dépression. Dans notre pays, selon la dernière enquête de santé de Sciensano en 2018, près d'un Belge sur dix (âgé de 15 ans et plus) présentait des troubles dépressifs, dont la moitié (4,8%) de cas sévères. L'Agence InterMutualiste délivre plusieurs chiffres clés sur la consommation d'antidépresseurs dans son Atlas. On y trouve des informations détaillées selon l'âge, le sexe, le statut social et le domicile des patients. Ici, la consommation d'antidépresseurs correspond aux personnes (18 ans et plus) qui comptent au moins une dose journalière standard (DDD) remboursée d'un médicament portant un code ATC N06A délivrée en officine publique au cours de l'année 2021. Il s'agit des médicaments délivrés et non de ceux effectivement administrés. Première observation: en 2020, plus de 13% des adultes en Belgique ont consommé au moins un antidépresseur. Ce pourcentage, en très légère diminution depuis 2015, a connu un léger regain en 2021, mais il reste relativement stable depuis dix ans. Le pourcentage de consommateurs d'antidépresseurs est plus élevé en région wallonne (15,9%) qu'à Bruxelles (10,9%) ou en Flandre (12,8%), et ce taux diminue en Wallonie et à Bruxelles, alors qu'il augmente en Flandre. "Bien que les chiffres restent stables à l'échelle nationale, plusieurs études internationales indiquent que la consommation d'antidépresseurs prend de l'ampleur dans le monde entier. Selon les statistiques de l'OCDE, la consommation en Belgique reste relativement élevée, mais elle a connu une hausse moins prononcée ces 20 dernières années que dans les autres pays", commente les auteurs de l'Atlas. L'âge médian de l'apparition des premiers symptômes de dépression se situe à 26 ans et le premier diagnostic est généralement posé à 31 ans. La consommation d'antidépresseurs augmente avec l'âge et le rapport souligne "le pourcentage élevé de consommation chez les 65 ans et plus (près de 20%, vs 12,4% chez les 26-64 ans et 4,2% chez les 18-25 ans). La dépression clinique ne fait pas partie du processus de vieillissement et dépend donc souvent d'autres problèmes de santé. Parmi les 65 ans et plus qui séjournaient en maison de repos en 2021, 48,5% ont consommé au moins un antidépresseur. Ce taux a légèrement augmenté par rapport à 2011. La consommation de ceux qui font appel aux soins à domicile a connu une faible diminution ; chez ceux qui ne reçoivent pas de soins infirmiers de longue durée, les chiffres sont pratiquement identiques." Les femmes consomment près de deux fois plus d'antidépresseurs que les hommes, et ce dans toutes les tranches d'âge (17,2%, vs 9,2%). Cette différence s'observe dans le monde entier. Enfin, près de 3/4 des patients qui comptent au moins une délivrance d'antidépresseurs en consomment sur le long terme (plus d'une année). Or, souligne le rapport, "lors du traitement, il est recommandé de continuer à prendre l'antidépresseur pendant six mois une fois les symptômes stabilisés. Le pourcentage de patients suivant un traitement de longue durée a augmenté ces 10 dernières années, tandis que celui des patients à la durée de traitement très limitée a connu une légère baisse."