Âgée de 33 ans, la pharmacienne Margot Fonteyne a récemment posé ses valises à Bruges après avoir travaillé pendant plusieurs années dans l'enregistrement de nouveaux médicaments en Suisse. " C'est vraiment un domaine qui me passionne, mais d'un autre côté, je m'investis aussi de longue date dans l'animation et l'organisation. " Elle vient ainsi de lancer FoonFree, une formule surprise qui permet aux participants de s'évader le temps d'un weekend avec d'autres personnes intéressées... et sans gsm.
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" Le détox numérique et le retour à un rythme de vie plus lent sont plus que jamais des thèmes d'actualité ", souligne la pharmacienne. " Regardez autour de vous : les gens sont en permanence rivés sur leur gsm. Il peut servir à faciliter la communication, ne fût-ce que par exemple parce qu'il nous permet de montrer à notre interlocuteur la photo de notre toutou... mais en même temps, j'ai remarqué dans mon propre entourage qu'à partir du moment où on entame sa vie professionnelle et où on s'éloigne des mouvements de jeunesse et des cercles estudiantins, il n'est plus si simple de nouer de nouveaux contacts. Pour dire les choses sans détours, nous disposons aujourd'hui d'une foule d'applis, mais elles ne nous apprennent pas forcément à faire de nouvelles rencontres. "C'est justement à ce problème que FoonFree entend apporter une réponse, en proposant des formules " où chacun laisse son gsm à la maison et participe avec d'autres à un week-end surprise quelque part à proximité - dans les Ardennes ou juste de l'autre côté de la frontière ". " Nous assurons l'encadrement pratique : transport, logement, repas et activités, tout est prévu. Tout ce qu'il vous reste à faire, c'est de lâcher prise et de prendre les choses comme elles viennent. En un sens, on se retrouve mis à nu, ce qui peut être un peu difficile... mais aussi extrêmement libérateur. "" Bien sûr, si votre nièce préférée est sur le point d'accoucher et que vous voulez rester informé(e), nous pouvons vous fournir un numéro de téléphone. Pour assurer le respect de la "bulle" que nous essayons de créer, nous veillons toutefois aussi à ce que nos participants se retrouvent à un endroit précis et se rendent tous ensemble à l'endroit prévu pour le week-end. Cela nous permet de créer d'emblée une dynamique et d'entamer l'aventure dès le vendredi soir. Le but n'est donc pas de sortir votre gsm dès que vous avez une minute de libre. J'ose d'ailleurs espérer qu'après l'un de nos week-ends, les participants ne vont pas immédiatement se jeter sur leur téléphone ", commente Margot Fonteyne.Bien qu'elle vise en première instance sa propre génération (comprenez, les 20-40 ans), la pharmacienne reçoit aussi des demandes de personnes ayant passé le cap de la quarantaine. " Nous visons un public très large : célibataires, deux soeurs qui ont envie de passer un week-end ensemble sans leurs conjoints et enfants, tout est possible ! Nous nous occupons de tout, y compris d'un bon lit - le but n'est pas d'aller camper, patauger dans la boue, etc., même si nous voulons un peu créer une ambiance de camp. "Les week-ends détox destinés à des participants individuels, tels qu'ils sont actuellement proposés sur le site, seront toutefois forcément un peu différents des formules destinées à ceux qui veulent débrancher en famille ou entre amis. " Nous pouvons parfaitement adapter notre offre sur mesure. De même, nous avons bien l'intention de répondre à la demande des plus de 40 ans. "Margot Fonteyne tient néanmoins à souligner que FoonFree n'a pas l'ambition de se profiler comme une nouvelle formule de rencontres amoureuses où l'on abandonne Tinder le temps d'un week-end. " Avec ce projet, je veux apporter une réponse à des aspirations que je perçois régulièrement chez les autres et donner l'occasion aux gens de réapprendre à communiquer vraiment. Lorsque j'habitais en Suisse, j'ai fait des activités avec des autochtones par le biais d'associations. On apprend forcément de nouvelles choses, mais on se heurte finalement un peu au même problème. C'est ainsi qu'a germé l'idée de FoonFree. "Même si elle est convaincue que son initiative peut apporter l'ébauche d'une réponse salutaire aux besoins de notre monde numérique, la jeune entrepreneuse ne compte pas couper les liens avec le pharma. " Depuis mon retour en Belgique, je travaille à temps partiel comme conseillère en réglementation - en clair, j'assure la préparation technique des dossiers d'autorisation de nouveaux médicaments. Cela s'inscrit dans la lignée de mon doctorat et du travail que j'ai fait en Suisse, puisque je reste dans l'enregistrement de nouveaux produits pharmaceutiques. FoonFree représente une facette complètement différente - et, à mon sens, complémentaire - de mon activité. "