Dès la rentrée académique prochaine, les étudiants pourront faire leurs masters en sciences pharmaceutiques à l'université de Mons ou à celle de Namur. Les cinq unifs francophones proposeront alors l'entièreté du cursus en leurs murs respectifs.
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Le 2 mai dernier, le Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles a approuvé les nouvelles habilitations décernées en Communauté française à l'UMons et à l'UNamur pour organiser un programme de master en sciences pharmaceutiques. Rendez-vous a alors été pris pour la rentrée académique 2020-2021, date à laquelle ces deux universités proposeront le cycle complet des études en pharmacie.Des deux côtés, on fourbit ses armes, les rétroplannings sont concoctés et les budgets libérés. L'objectif étant d'être fin prêt pour septembre 2020.Du côté de Mons, le master sera organisé conjointement avec l'ULB et les choses sont en bonne voie : " Nous sommes dans la phase opérationnelle, on finalise le programme, on pense aux locaux, aux laboratoires, aux horaires... Des travaux de réaménagement sont prévus, on va mettre en place une officine pédagogique... ", précise le Pr Bertrand Blankert, responsable de la section sciences pharmaceutiques de la Faculté de médecine et de pharmacie de l'UMons.Mettre sur pied ce master a aussi donné lieu à une réflexion globale sur la formation étalée sur cinq ans : " On va réorganiser les cours de bacheliers pour qu'ils soient plus intégrés au programme de master, développer et intégrer les soins pharmaceutiques dans le master. On doit avancer sur tous ces domaines pour démarrer dès septembre prochain. Historiquement, les étudiants ont toujours été demandeurs, je pense donc qu'une grande majorité, 90 à 100%, restera à Mons ".Quatre options seront proposées : soins pharmaceutiques, développement préclinique, international et recherche. L'objectif étant de rencontrer les besoins accrus en pharmaciens, notamment dans le Hainaut, et de répondre aux besoins de l'industrie (bio) pharmaceutique.Il s'agit donc d'une codiplômation avec l'ULB qui mettra entre autres un enseignant à disposition pour donner cours à Mons ou encore les outils pour évaluer les stages. " Tout sera géographiquement localisé à Mons, même s'il pourrait exceptionnellement y avoir une excursion à Bruxelles. L'Université de Mons veut garder ses spécificités, celles d'une université à taille humaine avec un encadrement le plus large possible de ses étudiants et propice à leur réussite ".Le Pr Blankert se dit confiant quant à l'état d'avancement de cette entreprise : " Cela fait un an et demi que je pense à ce projet et il est heureux que l'on entre dans une phase de concrétisation ! ".L'UNamur proposera ce master en co-di-plomation avec l'UCLouvain. " Ce projet avance bien ", commente le Pr Jean-Michel Dogné, directeur du département de pharmacie à l'UNamur. " Notre université prend en charge 80% de l'enseignement et l'UCLouvain 20% concernant notamment les cours à option en soins pharmaceutiques et l'organisation des stages en officine. Les étudiants auront cours quasi uniquement à Namur ".L'Université de Namur s'est engagée à renforcer le staff académique, scientifique et administratif et les locaux seront transformés pour doubler la superficie du département pharmacie. Le programme de bachelier sera également adapté pour la rentrée 2020 : limitation du nombre d'heures de cours pour laisser plus de place aux travaux pratiques et pour enseigner certains cours graduellement jusqu'au master ; possibilité de faire de courts stages en officine, notamment dans le cadre du cours de psychologie médicale ; et renforcement des échanges Erasmus dès le bac 3.Pour le master, l'UNamur envisage deux options : une en 'Drug Development' (donnée en anglais) pour former au développement de nouvelles (bio)molécules thérapeutiques (normes de qualité, études cliniques...) et une en 'gestion/marketing/économie' (comptabilité, RH, fiscalité...), développée avec la faculté d'économie et de gestion, pour former aux notions de management de l'industrie pharmaceutique et de l'officine. Ce choix a été fait après consultation d'une série d'experts (APB, AFMPS, SSPF, pharmaciens d'officine...) appelés à s'exprimer sur les options les plus intéressantes pour le pharmacien de demain." Organiser un master professionnalisant de ce type est soumis à beaucoup de contraintes mais, on a de la flexibilité sur le tropisme qu'on veut lui donner : nous adoptons une orientation santé publique parce qu'aujourd'hui, les pharmaciens ne sont plus des chimistes comme c'était le cas par le passé ", conclut le Pr Dogné.In fine, reste une inconnue : combien de bacheliers continueront leurs études dans leur université à Mons ou Namur ? Et donc combien d'étudiants perdront les masters organisés à l'ULB et à l'UCL ?