...

" Cela fait déjà une semaine que nous réalisons des consultations par téléphone quand, enfin, on nous communique un arbre décisionnel. Idem pour le code de nomenclature de ces consultations téléphoniques et pour les centres de pré-tri. Est-ce qu'on continue à travailler à l'acte ou est-ce qu'on s'oriente vers des montants forfaitaires ? Entre-temps, ce sont les cercles et la commune qui couvrent les frais. "" Vu les appels à l'aide des directeurs d'écoles, nous leur apportons un soutien local en tant que médecins de famille. Il semble qu'il n'y ait pas de directives d'hygiène claires pour l'accueil en milieu scolaire [...] et que les centres PMS soient difficiles à joindre dans certaines régions. Nous n'allons pas tenir le coup avec ces tâches supplémentaires. "" Prenez vos responsabilités ! Prenez l'initiative ! Élaborez un plan détaillé, fournissez-nous des protocoles concrets qu'il ne nous restera plus qu'à affiner, prévoyez un financement correct, donnez-nous des directives pour suivre et traiter correctement les patients covid-19. "Ce ne sont là que quelques extraits des courriers que la généraliste a adressés au cours des semaines écoulées aux ministres Maggie De Block et Wouter Beke (ministre flamand de la Santé, ndlr), notamment, parce qu'elle estime que les généralistes ont été abandonnés à leur sort à plusieurs reprises dans la lutte contre le coronavirus. Les manuels et directives, notamment, ont fait cruellement défaut. " Plusieurs dizaines de cercles de médecine générale se sont chargés eux-mêmes de rédiger des protocoles pour les centres de tri ". L'encadrement financier et le paiement aussi se sont souvent faits attendre. L'Inami a par contre bien trouvé les moyens humains nécessaires pour réaliser des contrôles aléatoires du respect des mesures mises en place dans le cadre de la pandémie parmi les médecins, " alors que des contrôles ciblés en cas de doute raisonnable auraient sans doute suffi - une marque de confiance plutôt que de méfiance ", observe Anneleen Van Conkelberge. De façon générale, la généraliste - également secrétaire de son cercle et coordinatrice médicale du centre de tri de sa commune - dénonce un fréquent manque de clarté tout au long de la crise et épingle l'organisation de notre système de soins de santé. L'absence d'un pilotage central venu d'en haut a toutefois aussi rapproché les généralistes de la région. " Nous avons collaboré de manière intensive, toutes générations confondues ", s'enthousiasme le Dr Van Conkelberge. " Il est vraiment émouvant de voir combien les gens se montrent résilients en temps de crise, et cela donne envie de mettre soi-même les bouchées doubles. "Et ce sera sans doute encore bien nécessaire dans le futur, car la généraliste craint qu'une seconde vague soit inévitable. " Pour l'instant, la communication insiste surtout sur l'assouplissement des mesures - pour les sujets en bonne santé. Ce que l'on pense trop peu à rappeler, c'est que si vous avez eu des contacts avec une personne infectée, vous devez prendre des mesures pour protéger les autres, comme de vous isoler et d'être attentif à l'apparition d'éventuels symptômes. En tant que généraliste, je dois régulièrement le rappeler... et je vois bien que les patients n'ont souvent pas envie de l'entendre. " D'après le Dr Van Conkelberge, les autorités seraient donc bien inspirées de faire davantage appel à des spécialistes en psychologie pour leur communication, afin que la population reste motivée à faire le nécessaire...