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L'AFMPS a réalisé une enquête auprès des femmes qui prennent du valproate. L'objectif était d'évaluer leurs connaissances des risques liés à la prise de ce médicament pendant la grossesse, ainsi que les nouvelles mesures de prévention mises en oeuvre en Belgique en 2018, suite aux recommandations de l'Agence européenne des médicaments (EMA). 3.500 patientes, âgées de 18 à 49 ans, ayant pris du valproate en 2017 et tirées au sort ont été invitées à participer à cette enquête. 693 réponses ont été analysées (50% avaient 40-49 ans, 43% 22-39 ans, 7% 18-21 ans)Les résultats appellent 3 constatations:-Seuls 61% des justifications du traitement correspondaient à une indication approuvée en Belgique (épilepsie, troubles bipolaires), mais un tiers le prenait en prophylaxie de la migraine. -27% n'avaient pas connaissance des risques tératogènes et développementaux pour l'enfant à naître. Les plus jeunes étaient significativement mieux informées. -les médecins et les pharmaciens sont la première source d'information: 3/4 des répondantes informées des risques du valproate ont mentionné au moins un professionnel de la santé. 47% ont cité les neurologues, 33% les médecins généralistes et 16% le pharmacien. Mais, 11,5% n'avaient été informées que par les médias."Pour la prescription et la délivrance des médicaments à base de valproate, différents matériels éducationnels sont disponibles pour les patientes et les professionnels de la santé, précise l'AFMPS. Parmi les femmes informées du risque tératogène, 8,4% avaient reçu le feuillet d'information du patient et 4,7% seulement avaient signé l'accusé de réception annuel d'information de risques". Ces documents, téléchargeables sur le site de l'AFMPS et disponibles depuis 2015, ont été mis à jour en novembre 2018. Enfin, ces femmes avaient-elles discuté de contraception avec leur médecin ou leur pharmacien? 33% ont répondu par l'affirmative. 38% avait parlé des risques pour l'enfant à naître et 80% des patientes avaient été informées du risque lié à l'interruption brusque du traitement.L'AFMPS signale que le rapport détaillé sera publié l'automne prochain. L'Agence rappelle en outre que l'EMA a publié en mai 2018 de nouvelles recommandations interdisant l'utilisation du valproate pour la prophylaxie de la migraine et des troubles bipolaires pendant la grossesse. Une interdiction qui vaut également pour l'épilepsie, sauf s'il n'y a pas d'alternative thérapeutique efficace. Il est également déconseillé d'utiliser le valproate chez les femmes en âge de procréer, sauf si un programme strict de prévention de la grossesse est appliqué.L'AFMPS entend édicter de nouvelles mesures pour limiter l'exposition au valproate de l'enfant à naître et pour sensibiliser les utilisatrices au risque du médicament en cas de grossesse. En 2022, une nouvelle enquête sondera les progrès réalisés.